L'écrivain, la critique, résistance de l'œuvre
 

L’œuvre de Julien Gracq laisse planer sur le dernier quart de siècle une étrange et discrète présence ; Si nombreux sont les gens de lettres qui lui accordent d'emblée leur totale adhésion et voient en Julien Gracq l'un des plus grands romanciers de notre époque (1), le critique se trouve gêné devant une œuvre qui oppose à l'arsenal méthodologique, le mystère d'un charme insondable, d'un envoûtement ineffable (2). L’œuvre résiste à la critique analytique parce que sa valeur réside dans l'enchantement qu'elle procure et que détruit l'analyse. Certes Julien Gracq est un écrivain consacré et les manuels scolaires l'accueillent volontiers, mais c'est pour en faire un écrivain indépendant et marginal, et les extraits de ses récits qu'insèrent certaines histoires de la littérature, sont bien souvent, peu caractéristiques.


Pour tous, Julien Gracq est celui qui, le 2 décembre 1951 a refusé le Prix Goncourt (3) qu'on lui décernait pour son dernier roman, Le Rivage des Syrtes. (4), après avoir dénoncé les "bassesses de notre système littéraire" dans un violent pamphlet : La Littérature à L'Estomac (5). Son œuvre est réduite à ce jour à un ensemble de récits poétiques : Au Château d'Argol (6), Un Beau Ténébreux (7), Le Rivage des Syrtes (8), Un Balcon en Forêt (9), et enfin La Presqu'île, ensemble de trois textes, dont le dernier Le Roi Cophétua paraît être le seul à justifier le nom de récit, tandis que les deux premiers, La Route, et La Presqu'île (10), sont plus proches des poèmes en prose, réunis dans l'ouvrage Liberté Grande (11) que les récits précédents. A ce jour, dans son unique pièce de théâtre Le Roi Pêcheur (12) Julien Gracq a montré, en rajeunissant le mythe médiéval et Wagnérien de Parsifal, qu'il pouvait aborder d'autres pensées littéraires.

Outre des conférences, des préfaces, des études critiques réunies dans Préférences (13), où Julien Gracq a montré son intérêt pour divers écrivains, une œuvre plus complète est consacrée à André Breton, Quelques aspects de l'Ecrivain, (14).


Deux essais originaux, Lettrines (15) et Lettrine 2 (16) illustrent la définition de Raymond Jean selon laquelle Julien Gracq serait : "Pamphlétaire, professeur d'histoire et promeneur surréaliste" (17).

Les articles de journaux ne manquent pas à son sujet, et la sortie de ses livres est un événement dans le monde des Lettres.


Il faut dire que la beauté de son style, la puissance de ses images, l'étrangeté et la poésie de ses récits le font classer parmi les maîtres de la littérature contemporaine.


Menant une vie discrète, partagée entre son métier de professeur et son passe-temps favori d'écrivain "Julien Gracq" a continué son chemin, entouré de l'estime générale (...), avec la même modestie, la même rigueur, le même souci d'écrire des livres justes". (18)


La récente publication des Cahiers de l'Herne (19), entre autres mérites, a fait ressortir, dans sa bibliographie la disproportion existant entre le nombre élevé d'articles parus au sujet de Julien Gracq, dans les divers journaux et revues, en France et à l'étranger, et le nombre très réduit d'ouvrages entièrement consacrés à lui. Si l'on excepte les mémoires de Maîtrise et les thèses de Doctorat, non signalées dans les Cahiers de l'Herne, (Julien Gracq en connaît une quinzaine et on peut supposer qu'il y en a beaucoup plus ), on constate qu'en France, un seul livre a paru à la librairie José Corti : "Dramaturgie et Liturgie dans l'Oeuvre de Julien Gracq" (20) d'Annie-Claude Dobbs. Dans la collection Archives des Lettres Modernes, André Péyronnie a consacré 64 pages au problème très particulier de La Pierre de Scandale du Château d'Argol (21). A l'étranger, signalons la thèse de Bernhild Boie, Hauptmotive in werke Julien Gracq (22). La revue belge Marginale (23) lui a réservé un numéro spécial, réunissant une dizaine d'articles. Enfin, ajoutons le petit livre indispensable à tout étudiant, abordant Julien Gracq, paru dans la collection des classiques du XXe siècle (24).


Constatons que la liste est brève et laisse quelque peu perplexe sur les raisons qui ont pu motiver cette attitude réservée de la critique universitaire, surtout en France. Il est certain que les grands noms attachés à l’œuvre de Gracq, comme le sont ceux de Jean Paul Weber (25), de Jean-Louis Leutrat, et surtout de Michel Guiomar (26) appartiennent à une génération qui a vu l'éclosion des œuvres majeures, et il est toujours prématuré de consacrer de grands ouvrages critiques, à un écrivain, toujours susceptible de produire de nouveaux chef-œuvres ; Pourtant certains lecteurs se passionnent pour son œuvre. Les nombreuses rééditions (27) le prouvent de même que les récentes adaptations à la télévision (28), et au cinéma (29). l’œuvre de Julien Gracq est plus que jamais vivante et d'actualité artistique (30).

Mais le critique universitaire se trouve devant une œuvre difficile à saisir, comme beaucoup d’œuvres surréalistes ; une fluidité toute musicale ne peut dissimuler son opacité, profonde, ténébreuse, dont les divers éléments, qu'ils soient fantastiques, surréalistes, mythiques, hermétiques, sont remagnétisés (31) et réordonnés à partir de pôles inconnus. Julien Gracq est plus qu'un romancier, c'est un poète. A la lecture de ses œuvres on est frappé par la simplicité de l'action, par l'absence de justifications psychologiques aux actions des personnages. Les récits sont dépouillés, ils mettent en scène un petit nombre de personnages se mouvant dans un lieu retiré, et privilégié, de par sa nature. A mi-chemin entre le rêve et la réalité, ces êtres attendent un événement, qui presque invariablement se trouve être la Mort. Aucune angoisse métaphysique, aucune étude psychologique, pas ou peu d'action, mais de rêves éveillés, des évocations de paysages entrecoupées de développements philosophiques.


Julien Gracq ne cherche pas à varier ses histoires car il n'est pas un romancier mais un poète. Il vérifie chaque fois les étapes de sa recherche intérieure. La rencontre de certaines personnes, la vue de nouveaux paysages, la confrontation avec de nouvelles pages d'histoire ou de philosophie, l'étude de religions nouvelles donnent une impulsion à sa sensibilité.


Les critiques (32) ont mis en valeur les sources littéraires de son œuvre : le roman noir (32) avec Walpole, Ann Radcliff, Lewis, Maturin, la littérature fantastique avec Edgard Poe, les grands érotiques avec Sade, les philosophes avec Hegel, Kant (34), les romantiques avec Novalis (35), Arnim, Nerval, les symbolistes avec Mallarmé, Valéry (36), et enfin, les poètes maudits et marginaux avec Lautréamont (37), Rimbaud (38), Apollinaire. Tout cela n'est pas très original car ces noms se trouvent dans le bagage littéraire de tout surréaliste. Mais nous soulignerons plus particulièrement l'influence qu'ont pu exercer Wagner (39) et André Breton (40) sur l’œuvre de Julien Gracq.


Les thèmes de la mer, de la femme, ont été étudiés par Jean Paul Weber (41) ; ceux de l'attente, du magnétisme, du théâtre par Jean-Louis Leutrat (42). Michel Guiomar a mis en lumière les problèmes de la mort, le thème du crépuscule et de l'insolite (43). Il semble que l'étude des thèmes, des leitmotivs, des sources littéraires, ait été suffisamment approfondie par des universitaires et critiques compétents pour qu'on n'y revienne pas.


Tout paraît avoir été écrit sur l’œuvre de Julien Gracq et cependant on note une impuissance de la critique à énoncer un discours cohérent à son sujet. Jean-Paul Weber (44) en dégageant dans l’œuvre de Gracq un thème unique dont il explique le rappel fréquent par un épisode de la vie de l'écrivain enfant, tente de donner une cohérence à l’œuvre. Le "thème unique" permet en effet de rendre compte de certaines ambiguïtés du récit et de donner une unité aux détails poétiques qui ne peuvent s'expliquer que par un choix de l'inconscient imaginaire.


Cependant même si l'on admet les explications de J.P Weber il reste qu'une telle méthode semble négliger le but essentiel de la critique littéraire : mettre en valeur les vertus poétiques du texte lui-même (45). Si quelques thèmes seulement construisent l’œuvre, c'est leur modulation constante, leurs rappels, leurs illustrations variées qui constituent la substance poétique du texte. C'est dans une telle direction que va tenter de s'orienter notre recherche qui, sans perdre de vue l'unité de l’œuvre, essayera de montrer comment quelques thèmes s'animent dans un faisceau constamment renouvelé de lignes narratives et descriptives. Pour étudier la création poétique de l’œuvre de Julien Gracq, il est nécessaire maintenant de définir notre méthode.


1. André Breton, Situation du Surréalisme entre les deux guerres, Discours aux Etudiants Français de l'Université de Yale , 10 décembre 1942. La Clé des Champs, Pauvert, Paris 1967, p. 72 : "(Le surréalisme) commence en 1919 par la publication (...) des premiers chapitres des Champs Magnétiques (...) pour aboutir vingt ans après, sur le plan littéraire à l'apparition d'Au Château d'Argol, de Julien Gracq, où, sans doute pour la première fois, le surréalisme se retourne librement sur lui-même pour se confronter avec les grandes expériences sensibles du passé et évaluer tant sous l'angle de l'émotion que sous celui de la clairvoyance, ce qu'a été l'étendue de sa conquête".

  1. -Maurice Nadeau. Notes de Lecture. In Fontaine Juin 1945 p. 419 et sq. "Poète, c'est un grand romancier (...) Nulle prose depuis Breton, qu'il rappelle parfois, n'a donné au palais, à la gorge, aux poumons, ce contentement, cette satisfaction."

  2. -Yanette Delétang Tardif In Carrefour, 2 juin 45 : "Roman de poésie, Un Beau Ténébreux de Julien Gracq. (...) avec son écriture de ténèbres et de feu, avec sa mort manquée de carnaval balnéaire, livre exigeant et bouleversant qui nous affirme ce que déjà révélait le Château d'Argol, que Julien Gracq est un de nos plus singuliers écrivains".

  3. -Gaétan Picon, dans le Courrier de l'Etudiant, 16 avril 1947 : "et il faut saluer dans ce petit livre (Liberté Grande) l'une des révélations poétiques les plus importantes de ces dernières années. La prose poétique de Gracq apparaît comme l'un des moments, l'un des produits de la langue française".

  4. -Max-Pol Fouchet. Un Beau Ténébreux de Julien Gracq. Les Lettres Françaises, 7 avril 1949 : " Quant au nom de M. Gracq, il est encore peu connu. Scandaleusement, car M. Gracq avait publié, avant la guerre, un premier livre et ce livre n'avait pas laissé d'attirer l'attention de ceux qui loin des perspectives publiques de la littérature, recherchent dans le secret des sentes moins vulgaires, la rencontre des étranges travailleurs. M. Gracq avait donc publié Au Château d'Argol : Tout bonnement l'une des œuvres indiscutables du surréalisme. Au Château d'Argol prenait place à coté de Nadja."

  5. -Thierry Maulnier. Julien Gracq à la conquête du Graal dans Le Figaro Littéraire. 30 avril 1949. "Cette intelligence des profondeurs, cette marche sûre et tranquille dans les dimensions mystérieuses et sacrées de l'Univers, cette phrase ample, précise et somptueuse, un peu drapée, brillante sur un fond de nuit comme les célèbres miniatures de Vienne, héritière de Chateaubriand, de Lautréamont, de Breton, cette ardeur de révolte contenue dans le style, d'une parade solennelle, tout cela témoigne pour un écrivain véritable, de l'espèce qu'on ne compte que par douzaines à chaque génération."

  6. -Gabriel Marcel. Le Roi Pécheur de Julien Gracq : dans Les Nouvelles Littéraires, 5 mai 1949. "Julien Gracq, auteur d'Au Château d'Argol et du Beau Ténébreux, est sans doute un des plus remarquables parmi  les jeunes écrivains qui se sont révélés depuis une dizaine d'années" .

2. Christian Hubin, "Trois raisons de préférer Gracq", Marginales, Bruxelles, octobre 1970, p. 3 : « Que l’œuvre de Julien Gracq soit avant tout celle d'un poète, nul je pense, ne le contestera. Littérature de dormeur éveillé plongée aux puits de l'imagination et du rêve, elle se nourrit presque exclusivement de ce qu'il faut bien appeler, faute de mieux un climat, une atmosphère. Davantage qu'une narration, au sens commun du mot, elle se développe comme un champ dramatique où les signes, les emblèmes, les paysages prennent le pas sur le récit et la transfigurent, métamorphose trouble et fascinante, où tout le cheminement du poète s'orchestre autour d'une révélation progressive jamais atteinte, procédant comme en spirales de plus en plus resserrées pour se figer dans un ultime silence, au seuil même de cette révélation. »

3. Cahiers de l'Herne. Jean-Louis Leutrat, Eléments pour une Biographie : « Fin novembre 1951, de nombreux échos de presse indiquant qu'on se préparait à me discerner le prix, et pour couper court à toute équivoque, j'ai profité d'un interview avec Nouvelles Littéraires pour indiquer clairement que si on me discernait le prix, je le refuserais. Cette mise au point a paru sous un très gros titre en première page des Nouvelles Littéraires, quatre jours  avant qu'on ne m'attribue le Goncourt. Le jury ne pouvait donc  nullement, comme on l'a dit inexactement, ignorer quelle serait mon attitude. Le prix m'a cependant été décerné (le 2 décembre 1951) et  j'ai remis à la presse  un court communiqué indiquant que je le refusais. J'ai ensuite retourné le chèque que m'adressait le trésorier de l'académie Goncourt, mais ce chèque étant de 5000 francs (anciens) ce geste n'était évidemment qu'une valeur symbolique : il manifestait seulement que le prix m'avait été décerné contre ma volonté » (Lettre à J.-L. Leutrat).

  1. -Jean-Louis Leutrat. Julien Gracq Class. XXe  p. 10.  « Je tiens tout de même à redire au jury, sans plus d'acrimonie qu'il me faut – je sais, on ne me croirait pas – qu'il y a des écrivains pour qui la manne publicitaire n'excuse et ne couvre pas du tout, qu'un écrivain après tout a le droit de choisir sa voie vers le public et qu'en ne voulant pas tenir compte d'un refus exprimé, ils commettent tout de même un abus de pouvoir. »

4. Julien Gracq,  Le Rivage des Syrtes  (réimpr.,  Paris: José Corti , 1951).

5. "La Littérature à l'estomac", Empédocle n° 7 (janvier 1950): p. 3-33.

La Littérature à l'estomac, Paris, José Corti, Février 1950, 74 p.

Julien Gracq fait le procès de la Littérature, de la vie littéraire et du public. Le Figaro Littéraire 28 janvier 50

Julien Gracq, Lettrines, Paris, José Corti 1967 p.30

« quelques semaines après (Le Roi Pécheur) je me saisis un beau jour de ma plume, et il en coula tout d'un trait La Littérature à l'estomac. M.M J.J.Gautier et R.Kemp faisant très involontairement leur obligé, m'avaient fourni le punch qui me manquait pour tomber à bras raccourcis sur les prix littéraires et la foire de St Germain !!! »

6. Julien Gracq, Au Château d'Argol ; Paris: José Corti , 1938.

7.  Julien Gracq, Un Beau Ténébreux ; Paris: José Corti , 1945.

8. Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes ; Paris: José Corti , 1951.

9. Julien Gracq, Un Balcon en Forêt ; Paris: José Corti, 1958.

10. Julien Gracq, La Presqu'île  (réimpr., Paris: José Corti, 1970), (contient La Route, La Presqu'île, et Le Roi Cophétua). La Route, Le Nouveau Commerce, cahier 2 (Automne - Hiver 1963) 7 - 23.

11. Julien Gracq, Liberté Grande, Paris: José Corti, 1947.

12. Julien Gracq, Le Roi Pêcheur, Paris: José Corti, 1948.

13. Julien Gracq, Préférences, Paris: José Corti, 1961, nouvelle édition augmentée en 1969.

14. Julien Gracq, André Breton, Quelques Aspects de l'Ecrivain, Paris: José Corti, 1949.

15. Julien Gracq, Lettrines, Paris: José Corti , 1967.

16.  Julien Gracq, Lettrines 2, Paris: José Corti , 1974.

17.  Le Monde, 24 mai 1967,  n° 6954, 1, III.

18. Robert Kanters, Les chemins de J. Gracq, Le Figaro Littéraire,  27/4/ et 3/5/70,

19. Jean-Louis Leutrat (cahier dirigé par... )., "Julien Gracq", Cahiers de l'Herne n° 20 (Paris 1972)

20. Annie-Claude Dobbs, Dramaturgie et liturgie dans l’œuvre de Julien Gracq, Paris: J. Corti , 1970),

21. André Peyronnie, La Pierre de Scandale du Château d'Argol, Paris: Lettres Modernes, Mignard, 1972), (collection Archives des Lettres Modernes, 133.

22. Bernhild Boie, Hauptmotive in Werke Julien Gracq, Thèse, Saarbücken, 1963 (München - Allach:  Wilhelz Fink Verlag, 1966), 207 p.

23. Julien Gracq, Textes réunis par Jacques De Decker : collaboration de Christian Rubin, Jean-Louis Leutrat, François Van Laere, Henri Plard Bernhild Boie, Jacques Crickllon, Jacques De Decher, Ariel Denis, Marginales n°134, octobre 1970  (Bruxelles 1970): 80 p. numéro spécial 25ème année.

24. Jean-Louis Leutrat,  Julien Gracq, Collection classiques du XXème siècle, 65, Paris: Ed. Universitaires, 1966), 126 p..

25. Jean Paul Weber, Glisser à la mer, dans la Nouvelle Revue française n° 101 (1er mai 1961) p. 886- 895 et n° 103 (1er juillet 1951) p. 105-106, Jean Paul Weber, Domaines thématiques, Paris. Galimard, 1963, 341 p. (collection Bibliothèque des idées, p. 293-328 voir  notes 19, 23, 24.

26. Michel Guiomar, Du Crépuscule à l'insolite, Ombre et Lumière 27, Paris-Bruges: Desclée de Brouwer, 1961), pp. 47-98.

Michel Guiomar, Un Paysage de la Mort : Le Rivage des Syrtes de Julien Gracq, Revue d'Esthétique IV fac.II (avril-juin 1962 ), 166 à 168.

Michel Guiomar, Inspiration et Création d'après Le Rivage des Syrtes, Revue d'Esthétique  XVII, fac. I-II (janvier -juillet 1964 ), 82 à 104.

Michel Guiomar, Principes d'une Esthétique de la Mort : Les modes de présence, les présences immédiates, le seuil de l'Au-delà. Paris. Corti, 67.

Michel Guiomar, L'Espace hanté, Sciences de l'Art n° 4 (1967) 24 à 41. Michel Guiomar, Le Roman Moderne et le Surréalisme (pp. 70 à 88) dans les Entretiens Sur le Surréalisme, sous la direction de Fernand Alquié. Paris- La Haye, Mouton, 1968 (Collection Décades du Centre Culturel International de Cerisy-la Salle. Nouvelle série, 8).

27. Au Château d'Argol, Paris, Corti, 1938,, 2éme édition, 1945, 3éme édition 1967.

Au Château d'Argol, Paris, Le Club français du livre, 1952

Au Château d'Argol, Eaux Fortes originales de François Luven, Les Francs Bibliophiles 1968.

Un Beau Ténébreux, Paris, Corti, 1945, 2éme édition, 1958, 3éme édition 1962.

Le Rivage des Syrtes, Paris, Corti, 1951,2éme édition 1952.

Le Rivage des Syrtes, Montréal, Le cercle du Livre de France, Corti, 1951.

Le Rivage des Syrtes, Paris, Plon, 1963

Un Balcon en Forêt, Paris, Corti, 1958. 2éme édition  1963

La Presqu'île, Paris, Corti, 1970.

Le Roi Pêcheur, Paris, Corti, 1948.

Penthésilée, de H. Von Kleist, traduction et adaptation, Paris, Corti, 1954.

Liberté Grande. Paris, Corti, 47. 2éme réimpression Paris, Corti, 58, 3éme réimpression Paris, Corti,  69.

André Breton : Quelques Aspects de l'Ecrivain, Paris, Corti, 1948, 2éme édition 1966.

La Littérature à l'Estomac, Paris, Corti, 1950.

La Littérature à l'Estomac, Paris, Pauvert, 1964, (Collection libertés, 10 ).

Préférences, Paris, Corti, 1961, Nouvelle édition augmentée, 1969.

28. Un Beau Ténébreux. Film couleur réalisé pour la télévision par Jean-Christophe Averty, Adaptation de Jean Claude Brisville.  Acteurs : S. Frey (Allan), Marie-Blanche Vergne (Christel), Danielle Dubreuil (Irène), P.Mersimi (Gérard), M.Beaume (Grégory), F. de Pasquale, S. Rousseau, I. Ferrières. Le film fut tourné à St Cast en Bretagne à l'Hôtel Arvro pour les intérieurs, et dans les ruines du  château de la Hunaudaie pour les scènes se passant à Roscaër., Diffusé le 8 octobre 1971 sur la deuxième chaîne.

29. Rendez-vous à Bray, réalisé par le cinéaste belge André Delvaux, 1971 . Film couleur d'après Le Roi Cophétua : Acteurs : Anna Karina (la servante), Mathieu Carriére (Julien), Roger Van Hool (Jacques), Bulle Ogier (Odile), Martine Sarcey, Pierre Vernier, Luce Garcia Ville, Bobby Lapointe, Jean Bouise, Nella Biclski, Pierre Lampe, Jean Aron...

Rendez-vous à Bray par Julien Malte dans Aspects de la France et du Monde, 13 avril 1972 : "Voici un film  belge étrange et austère, tout à fait à contre-courant des modes, qui désoriente au premier abord  et finit par  envoûter. (...) Un régal pour les cinglés du cinéma et si ce n'est pas un chef-d’œuvre, Dieu que ça y ressemble".

  1. -Rendez-vous à Bray par Julien Malte dans Aspects de la France et du Monde, 13 avril 1972 : "Voici un film  belge étrange et austère, tout à fait à contre-courant des modes, qui désoriente au premier abord  et finit par  envoûter. (...) Un régal pour les cinglés du cinéma et si ce n'est pas un chef-d’œuvre, Dieu que ça y ressemble".

30. La Riva delle Sirti. Opéra en trois actes et un prologue. Livret de Rénato Prinz-Hofer, musique de Luciano Chailly. Création mondiale à l'Opéra de Monte-Carlo les 1er et 3 mars 1959. Reprise le 14 octobre 1971 à Trévise.

  1. -Le Rivage des Syrtes. (Emission Radiophonique d'une heure 52 minutes), adapté par André Almuso, réalisation de J.J.Vierne, diffusée le 18 Janvier 1966.

  2. -Au Château d'Argol. (Emission Radiophonique de 2 heures 15 minutes) adaptée par Jacqueline Clancier, musique originale de Philippe Drogoz, réalisation de J.J. Vierne, diffusée les 4 et 11 mars 1971. Rediffusion le 7.9.75 sur France Culture,

31. Pour employer un terme cher à Breton et à Gracq.

32. Jean Louis Leutrat, Julien Gracq, Paris: Editions Universitaires, 1967), -A. Claude Dobbs, Dramaturgie et Liturgie dans l’œuvre de J.Gracq, Paris, Corti  72.

- Marginales, Bruxelles, 1970.

- Les Cahiers de l'Herne, Paris 1972.

33. Gracq a revendiqué les sources du roman noir dans Au Château d'Argol, Avis au lecteur, p.10 ; Préférences, p. 137 ; Lettrines, pp.22, 38, 56 : "Il y a eu pour moi Poe quand j'avais 12 ans". On note aussi la référence à Poe dans Un Balcon en Forêt, p.10.

34. La philosophie allemande de Hegel imprègne de sa méthode et de ses inspirations Au Château d'Argol et Un Beau Ténébreux ; Cf. J.Fr. Marquet : Au Château d'Argol et le Mythe Hégélien dans Les Cahiers de l'Herne  p. 53 et sq.35,

35. Lettrines, p. 136 ; Préférences, p. 253 et sq.

36. Lettrines, p.33 : " Les commentateurs solennels devraient s'inquiéter plus qu'ils ne le font de ce clin d’œil qui brille de temps en temps, l'espace à peine d'une césure chez ce diable d'homme, l'éclair de malice n'est jamais loin. Ses poèmes sont pleins de discrets coups de coude, en direction des côtes des happy few.  Ibid. p.34 : " C'est l'esprit le plus méphistophélique de notre littérature ; c'est à dire éminemment le compagnon dont on ne se lasse jamais. Et, comme Méphistophélès, il ne fait jamais mal."

37. Préférences, p. 107 et sq.

38. Dans Un Beau Ténébreux Gérard fait une étude sur Rimbaud, dont la poésie imprègne tout le journal (p.34).

39. Le Roi Pêcheur est une reprise de Parsifal de Wagner ; Au Château d'Argol en est la" version démoniaque". Avis au lecteur, p. 8 ; Lettrines, p.38 : " Il y a eu pour moi - (...) - Wagner, quand j'en avais 18 ." ; Lettrines, p.176 :"Wagner en art est un prophète".

40. Julien Gracq a consacré à Breton un excellent livre qui semble approcher le mieux possible le mystère et les charmes de son écriture André Breton : Quelques Aspects de l'Ecrivain, Paris, Corti, 1948 ; Lettrines, p.38 : "Il y a eu pour moi - Breton quand j'en avais 22".  La lecture de Nadja fut pour lui une révélation qui décida de sa carrière poétique (conversation particulière). Les hasards de la guerre ont fait se rencontrer Breton et Gracq sur le front en 1939. Breton fut d'ailleurs le premier à parler de l'importance d'Au Château d'Argol dans son discours de 1942 aux étudiants de l'Université de Yale (voir supra note 1, p.27)1 ; Lettrines, pp. 46 à 57 : " la poésie : je ne sais si, comme on le dit, elle a eu ses martyrs, mais le plus grand de ses confesseurs de notre époque, sans nul doute, a été André Breton".

41. J.P Weber, Julien Gracq,  Domaines Thématiques, Paris: Gallimard,  63,  .p.296 à 328.

42. Jean-Louis Leutrat,  Julien Gracq, Paris: Editions Universitaires, 1967.

43. Voir supra, note 26 p.33.

44. Voir supra, note 25 p.33.

45. Jean-Louis Leutrat,  Julien Gracq, Paris : Editions Universitaires, 1967, p. 24.